Faire Fanny : Une Défaite Sans Appel dans la Pétanque, le Baby-Foot et Plus Encore
De la pétanque au baby-foot, en passant par le billard et la belote, découvrez l'origine et les traditions de 'faire Fanny', synonyme de défaite totale !
E.M.C.
Qu’est-ce que «Faire Fanny» ?
Dans le monde de la pétanque et du jeu de boules, «Faire Fanny» ou «Être Fanny» signifie perdre une partie sans marquer un seul point (13-0). Cette expression, bien ancrée dans la culture bouliste, s'accompagne d’un rituel bien connu : embrasser les fesses de Fanny – une représentation, souvent sculptée ou peinte, d’une femme aux fesses dénudées.
Mais d’où vient cette expression aussi moqueuse que bon enfant ? Plusieurs récits tentent d’en expliquer l’origine.


Lyon, le plateau de la Croix-Rousse
À cette époque, le quartier regorgeait de figures excentriques, dont «Fanny Dubriand», une jeune femme de condition modeste et quelque peu marginale. Connue pour sa présence assidue auprès des joueurs de boules du Clos Jouve, elle acceptait, en échange de quelques pièces ou morceaux de pain, de leur offrir un spectacle pour le moins osé : elle relevait ses jupes et montrait son postérieur aux perdants.
La Fanny des Boulistes : Origines et Traditions
Une origine plus ancienne et populaire ?
Certains avancent que la tradition pourrait être encore plus ancienne et liée à une coutume rurale où l’on associait les perdants d’un jeu à une posture humiliante. Dans diverses cultures, montrer son postérieur est une façon de défier ou de se moquer. Il est donc possible que l’idée de «faire Fanny» ait simplement cristallisé cette tradition sous une forme plus codifiée dans le monde des boulistes.
Fanny, un prénom devenu symbole
Le prénom Fanny était assez répandu au XIXe et début du XXe siècle, et plusieurs histoires racontent l’existence d’une jeune femme espiègle qui se plaisait à narguer les joueurs malchanceux. Que cette femme ait réellement existé ou non, son nom est devenu indissociable de cette coutume bien ancrée dans l’univers de la pétanque et de la boule lyonnaise.




L’origine du rituel
Lorsque un joueur perdait une partie sans marquer un point, il devait «voir la Fanny», c’est-à-dire assister à cette démonstration comme une forme de pénitence. Peu à peu, cette coutume s’est transformée en un véritable rituel ludique: les perdants devaient symboliquement «embrasser la Fanny», ce qui a conduit à la création de représentations artistiques de la scène (tableaux, sculptures, etc.).
La diffusion de la tradition
Grâce aux concours de boules organisés au Clos Jouve, la coutume se serait répandue dans d’autres villes comme Bourgoin, Vienne, Saint-Étienne, Bourg, et bien au-delà. Avec le temps, des tableaux et panneaux représentant Fanny vue de dos ont remplacé la présence réelle de la jeune femme. Un rideau dissimulait l’image jusqu’à ce que le perdant, sous les rires des joueurs, soit invité à «embrasser la représentation».
Une tradition toujours vivace
Aujourd’hui encore, «embrasser Fanny» est une tradition respectée dans de nombreux Clubs, Clos et Cafés.
Les représentations de Fanny varient selon les lieux : certaines montrent une femme légèrement vêtue, d’autres optent pour des sculptures humoristiques. Il existe même des artisans spécialisés dans la fabrication de «Fannys», certaines étant de véritables œuvres d’art.
Cette pratique, bien que taquine, se fait toujours dans un esprit de camaraderie et de bonne humeur, fidèle aux valeurs du jeu de pétanque et du sport-boules.
La version dauphinoise
Fanny aurait été une serveuse au café de Grand-Lemps en Isère, juste avant la Première Guerre mondiale. Elle consolait gentiment les joueurs perdants en leur offrant un baiser sur la joue. Un jour, lorsque le maire du village perdit une partie, Fanny l'aurait humilié en lui présentant ses fesses à embrasser plutôt que sa joue.
Il existe à peu près semblable histoire en version savoyarde.
La version lyonnaise
L'origine serait une facétie lyonnaise née à la «Croix-Rousse» à la fin du XIXe siècle.


Faire Fanny dans d’autres sports et jeux
Au baby-foot : passer sous le baby
Dans le contexte du baby-foot, l'expression «faire Fanny» ou «être Fanny» désigne une situation où une équipe perd une partie sans avoir marqué un seul but, voire avec un score négatif si des «gamelles» ont été encaissées. Cette défaite sans appel est généralement considérée comme une humiliation amicale.
Selon les traditions locales, l'équipe perdante peut être soumise à un gage, le plus courant étant de passer sous la table de baby-foot, une pratique souvent appelée «passer sous le baby». Cette coutume est particulièrement répandue dans le sud de la France.
Il est important de noter que ces pratiques varient selon les régions et les accords entre joueurs.


Au billard : perdre sans marquer
Dans certaines variantes du billard, notamment le billard français et plus souvent le billard américain des bars et des cafés, «faire Fanny» signifie perdre une partie sans avoir réussi à marquer un seul point. Cela reste un gage humiliant pour le perdant, bien que la tradition d'embrasser Fanny soit moins répandue.
Aux cartes : la Fanny en belote et coinche
Lorsqu'une équipe termine une partie «avec zéro point», on dit qu’elle «fait Fanny».
Plus rarement au Tarot, ce terme est surtout utilisé en Belote et en Coinche, où les joueurs perdants subissent souvent des moqueries bon enfant.
Au tennis et au ping-pong : des scores humiliants
Bien que le terme «Fanny» ne soit pas officiellement utilisé, une défaite «6-0, 6-0» en tennis est parfois comparée à une «Fanny», surtout lorsque le perdant n’a pas gagné un seul jeu.
Au ping-pong, une défaite «11-0» est parfois surnommée «se prendre une roue de vélo».
Dans le football amateur
Dans des matchs entre amis ou en tournoi amateur, perdre «7-0» ou plus, est parfois comparé à une «Fanny», surtout si l’équipe battue n’a pas cadré un seul tir.


En résumé : «Faire Fanny» est une expression qui traverse les disciplines et qui symbolise toujours une défaite totale et sans appel, souvent accompagnée d'un gage ou d’une moquerie amicale, voire d'un rituel inoubliable !
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